Nous sommes tous des seniors ! Ou en tout cas, nous finirons bien par le devenir. Avec l’allongement de la durée de vie, les plus de 55-60 ans vont être de plus en plus nombreux. Grâce à un pouvoir d’achat généralement plus élevé que les jeunes, les seniors dépensent plus. Et pas seulement pour leur santé.
Il faut bien regarder la réalité en face : avec l’âge, les risques pour la santé augmentent. La mobilité souvent plus difficile s’accompagne de chutes plus fréquentes. Ce n’est donc pas un hasard si le marché de la santé est davantage tournée vers les seniors que les autres.
Dans leur étude « Les seniors, une cible délaissée » qui date de 2010, les experts du Credoc (Centre de Recherche pour l’Étude et l’Observation des Conditions de Vie) se sont penchés sur l’évolution des dépenses des seniors entre 2005 et 2015. D’ici l’année prochaine, les plus de 50 ans réaliseront plus de 64% des dépenses du secteur de la santé. Ce qui en fait le premier poste de dépenses, quatre points devant l’alimentation (60% en 2015) et les « autres services » (58%).
Autre enseignement : cette proportion du rôle des seniors dans l’évolution de la consommation augmente sur les dix ans. Pour la santé par exemple, le taux était de 57% en 2005. L’augmentation s’explique sans doute par l’allongement de la durée de vie : il y a de plus en plus de personnes dans la catégorie des plus de 50 ans ! Autre explication possible : le pouvoir d’achat de cette catégorie de la population augmente, ou en tout cas est largement consacré à la santé.
Dernière chose : derrière le terme général de « autres services » se cachent des frais proches du secteur sanitaire puisqu’il s’agit de dépenses d’assurances ou de soins de beauté et personnels. Ainsi, le marché des mutuelles devrait évoluer face à l’afflux de seniors. D’ici 2020, 10% du revenu des retraités (+ de 60 ans) pourrait être consacré à la souscription d’une complémentaire santé.
La part des seniors dans les dépenses augmente mais les sommes diminuent
Globalement, les dépenses des consommateurs ont tendance à diminuer lorsqu’ils passent dans la catégorie « seniors ». Toujours selon le credoc, les consommateurs de 50-59 ans dépensaient 31 231 euros en 2006. A l’autre bout du spectre, les plus de 80 ans dépensaient 15 252 euros. Entre les deux, le graphique suit une baisse régulière.
Résultat : les dépenses des seniors sont très ciblées. Parmi les secteurs pour lesquels ils continuent à payer en dehors de la santé, est l’aménagement de leur logement. En général, ces nouveaux achats doivent permettre aux ménages d’améliorer le confort de leur domicile. Ou de l’équiper pour faire face à des difficultés de mobilité.
Pour les autres postes de dépenses – vêtements, alimentation, loisirs – la baisse est généralisée chez les seniors. En échange, les plus de 50 ans ont un taux d’épargne bien supérieur aux plus jeunes. Mais attention, ces chiffres devraient évoluer dans les prochaines années : beaucoup de seniors attendent des produits plus adaptés à leur situation pour consommer. Une aubaine pour les entreprises.